Une vie peu chère, un enseignement qui laisse la part belle au débat, des services d’aide à l’installation dans les universités : autant d’avantages des séjours d’études outre-Rhin. Tour d’horizon extrait de l’ouvrage “Partir étudier à l’étranger” de Sophie Collet.
Les germanistes, courtisés par les entreprises
À quoi peut bien servir l’allemand aujourd’hui ? La langue de Goethe est parlée en Allemagne, en Autriche, en Suisse alémanique, mais aussi dans des pays de l’Est comme la Pologne, où elle est encore largement enseignée, soit au total près de 100 millions de locuteurs en Europe. L’Allemagne reste un moteur économique pour le Vieux Continent et le premier partenaire commercial de la France.
Par conséquent, dans les entreprises françaises, les germanistes sont toujours aussi recherchés. C’est en tout cas l’avis de Marie Garcin, consultante dans un cabinet de recrutement : “Parler l’allemand est une compétence plutôt rare, notamment par rapport à l’anglais ou à l’espagnol. La langue de Goethe représente donc un véritable atout, qui permet de se distinguer d’autres profils. Pour autant, les postes qui requièrent un niveau d’allemand courant ne sont pas si fréquents.” La raison ? Les Allemands parlent très bien anglais, c’est donc souvent dans cette langue que les communications professionnelles ont lieu. Mais en cas d’échanges plus soutenus avec ce pays, les employeurs privilégieront les germanistes de formation.
Un excellent accueil des étudiants étrangers
Deuxième avantage de l’Allemagne : l’accueil des étudiants étrangers est une tradition bien vivante. Solène, qui a étudié un an à Berlin, a pour sa part suivi des cours de langue réservés aux étrangers : “Nous avions trois heures de cours de langue par semaine. Nous étions répartis par niveaux, l’enseignement était très axé sur l’oral. Avant, je ne me sentais pas assez confiante pour prendre la parole pendant les ‘Seminar’ [équivalents des TD] lorsque je me retrouvais la seule étrangère au milieu des Allemands. Les cours de langue m’ont beaucoup aidée à améliorer mon expression ! En plus, on rencontre d’autres étudiants en échange et une communauté Erasmus se crée au fil des séances…”
Les services internationaux des universités allemandes ont développé un véritable savoir-faire : pot d’accueil, aide dans les démarches administratives et la recherche de logement, cours de langue… En arrivant en Allemagne, sauf exception, vous ne serez pas livré à vous-même.
Le logement : cité U ou colocation
Des chambres en cité U sont réservées aux étudiants étrangers, à condition d’en faire la demande auprès de l’Akademisches Auslandsamt, le service des étudiants étrangers. C’est là que Solène a habité : “Je payais 200 € pour une chambre individuelle, dans un quartier très vert de Berlin. Je partageais cuisine et salle de bains avec d’autres étudiants : un Gabonais, un Iranien, une Afghane, deux Allemands !” témoigne-t-elle.
Michaël, lui, a privilégié l’option colocation lors de ses études à Dresde : “J’ai trouvé ma colocation en trois semaines sur un site Internet, wg-gesucht.de. Le choix des ‘Wohngemeinschaften’ [colocations] est très répandu en Allemagne, raconte-t-il. Moi, je louais une chambre dans un appartement que je partageais avec deux autres Allemands. Chacun payait 250 € par mois, ce qui n’est pas beaucoup pour l’Allemagne, mais Dresde n’est pas une ville chère.”
Un système d’enseignement qui favorise le débat
En Allemagne, les cours misent beaucoup plus sur l’interactivité qu’en France. Même en amphi, les étudiants participent sans se faire prier. Aucune crainte de passer pour un fayot outre-Rhin ! Pour Solène, cette formule a du bon… et du mauvais : “Ce système donne beaucoup plus confiance en eux aux étudiants qu’en France, où le prof a toujours le dernier mot. Mais parfois, la discussion s’éternise au détriment de l’avancée du cours”, juge la jeune fille.
Michaël, lui, souligne qu’il s’est senti plus isolé qu’en école d’ingénieurs, où les étudiants étaient très encadrés. “Cela dépend des filières, estime-t-il. Nous, nous devions souvent chercher les informations par nous-mêmes.”
Source : letudiant.fr