La montée en puissance de DeepSeek, une startup chinoise spécialisée dans l’intelligence artificielle, secoue le monde des technologies. Grâce à son modèle linguistique révolutionnaire, développé de manière efficace avec des ressources limitées, l’entreprise a réussi à ébranler les leaders de l’industrie de l’IA, en particulier les grandes entreprises américaines, qui se reposaient jusqu’à présent sur des investissements massifs.
DeepSeek : Quand David défie Goliath Alors que les géants de la Silicon Valley dépensent des milliards dans la course à l’IA, DeepSeek prouve qu’il est possible d’innover avec beaucoup moins. Son modèle linguistique, DeepSeek R1, rivalise avec GPT-4 d’OpenAI en termes de performances et de polyvalence, tout en ayant été développé avec un budget modeste de 5,6 millions de dollars, selon la société.
Cette avancée technologique a provoqué un séisme sur le marché, entraînant une chute des actions des grandes entreprises américaines de l’IA et des semi-conducteurs. Cela pousse les observateurs canadiens à se demander si l’innovation, plutôt que les ressources financières, pourrait devenir le moteur de l’avenir de l’intelligence artificielle.
Cohere : Un pionnier canadien de l’IA économe Aidan Gomez et Nick Frosst, co-fondateurs de Cohere, un leader canadien dans le développement de modèles linguistiques, estiment que DeepSeek marque un tournant. Selon eux, cette réussite prouve que l’efficacité et l’innovation sont aussi importantes que la puissance de calcul et les ressources dans la course à l’IA.
Nick Frosst affirme que la croyance selon laquelle des capacités de calcul plus importantes sont essentielles pour réaliser des percées est erronée. DeepSeek démontre que l’innovation et l’efficacité sont des éléments clés, et non une surabondance de ressources.
Aidan Gomez, PDG de Cohere, partage cette vision. Après avoir levé 500 millions de dollars avec une valorisation de 5,5 milliards, il est convaincu que l’avenir réside dans des solutions intelligentes et efficientes.
Un potentiel pour l’écosystème canadien de l’IA ? Julien Billot, PDG de Scale AI, un centre d’innovation soutenu par le gouvernement fédéral, voit dans la réussite de DeepSeek une opportunité pour les entreprises canadiennes. Malgré la domination des géants américains, il pense que le Canada peut encore se faire une place sur la scène mondiale de l’IA.
Pour cela, il suggère que le pays doit investir de manière stratégique dans toute la chaîne de valeur de l’IA, en soutenant les startups prometteuses comme Cohere, mais aussi en développant des infrastructures, des centres de données et des brevets canadiens.
Cette approche est soutenue par le gouvernement canadien, qui a récemment alloué 2 milliards de dollars à une stratégie de calcul informatique avancée pour l’IA. Cependant, pour concurrencer les investissements colossaux des États-Unis, des efforts considérables devront être déployés.
Le défi de l’efficacité énergétique Outre la concurrence, le succès de DeepSeek soulève également la question de l’impact environnemental de l’IA. Les modèles linguistiques avancés nécessitent des ressources informatiques considérables, et donc une grande consommation d’énergie. L’approche plus économe de la startup chinoise ouvre des pistes intéressantes pour un avenir plus durable.
Un rapport international dirigé par Yoshua Bengio, co-fondateur de l’Institut Mila, souligne l’importance des émissions de carbone et de la consommation d’eau des centres de données. D’ici 2026, ces centres pourraient devenir l’un des plus grands consommateurs d’électricité au monde, selon l’OCDE.
Dans ce contexte, il devient impératif de développer des modèles d’IA plus économes en énergie. Le Canada semble déjà engagé sur cette voie, avec Scale AI prêt à soutenir les entreprises qui cherchent à réduire leur empreinte énergétique.
L’exemple de DeepSeek montre qu’avec audace et ingéniosité, il est possible de défier les géants de l’industrie tout en prenant en compte l’impact environnemental. Il revient maintenant aux startups canadiennes et aux décideurs publics de saisir cette occasion pour faire du Canada un leader mondial d’une IA responsable et performante.
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