Une ivoirienne apporte la lumière avec une ampoule qui s’allume en contact avec l’eau

Dans certaines zones reculées de Côte d’Ivoire la pénurie d’électricité est un véritable problème. Pour y faire face, Delphine Oulaï travaille avec son équipe sur un projet très étonnant.

Une ampoule autonome qui s’allume au contact de l’eau.

Bien que révolutionnaire, ce concept n’est pas tout à fait nouveau. En effet l’ampoule à diode électroluminescente (LED) a été équipée d’une pile hydro-électrique. Un concept qui fonctionne à l’aide d’une tige de carbone recouverte de poudre de magnésium placée à l’intérieur de l’ampoule.

Comment peut-on produire de l’électricité avec de l’eau ? Pour faire simple, lorsque les électrodes de la pile entrent en contact avec l’eau (particulièrement conductrice quand elle est salée), une réaction électrochimique se produit générant ainsi du courant électrique. Electricité qui alimente ensuite l’ampoule à LED, qui s’allume. L’ampoule en question diffuse un halo lumineux blanc de 1200 lumens et affiche une puissance de 15W. Elle est équipée d’une batterie d’une autonomie de 5 heures. Un circuit électronique intelligent permet de réduire peu à peu la luminosité afin d’optimiser sa durée de fonctionnement.

Cela prend toujours du temps de raccorder un village au réseau électrique. Je me suis donc dit qu’il fallait trouver une autre solution. En faisant quelques recherches sur Internet, j’ai découvert qu’il existait des ampoules s’allumant au contact de l’eau. J’en ai alors parlé à Daniel Oulaï, mon frère, qui accompagne notre ONG. Il s’est procuré l’une de ces ampoules et nous l’a fournie.

Le système à LED dure 40 fois plus longtemps que les systèmes ordinaires. On estime la durée de vie à 50 000 heures, soit un peu plus de 6 ans.

L’avantage de ce système est qu’il permet aux villageois d’avoir de la lumière même dans les zones où le réseau électrique est inexistant, puisqu’il suffit d’avoir un peu d’eau. Ils peuvent donc devenir autonomes à ce niveau-là. C’est très important pour le développement : par exemple, les élèves peuvent étudier à la nuit tombée s’ils ont de la lumière pour s’éclairer. Tous les villageois à qui nous avons montré ce système se sont d’ailleurs montrés très intéressés. Nous aimerions le développer d’abord dans l’ouest du pays, dans les campements.

Cette ampoule se révèle être un atout de taille dans les pays ne disposant pas encore de raccordement au réseau électrique. Elle permettrait ainsi aux enfants de faire leurs devoirs sans se préoccuper de la lumière et ainsi étudier même la nuit tombée.

La pile que l’on utilise doit être rechargée régulièrement. Une fois que c’est fait, l’ampoule peut fonctionner durant une semaine environ : comme toutes les ampoules à LED, elle consomme relativement peu d’énergie. Elle peut durer six ans si l’on utilise normalement et trois ans en cas d’utilisation intensive.

Il subsiste pourtant un inconvénient de taille – l’ampoule doit être rechargée au une fois par semaine. Mais Delphine Oulaï a sans doute déjà trouvé une parade : faire circuler une charrette équipée de panneaux solaire de villages en villages pour que chacun puisse recharger ses batteries.

À terme, cet ingénieux système d’éclairage devrait prendre la place des vieilles lampes à pétrole, dont le carburant aurait été remplacé par de l’eau. Delphine Oulaï espère ainsi faire profiter sa communauté à travers son oeuvre humanitaire. Nous lui souhaitons une belle réussite.

Via: observers.france24.com

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