Paye ta fac : un site qui dénonce le sexisme à l’université

Créé par une promotion d’étudiants de l’université d’Avignon, le site qui s’inspire d’autres initiatives dénonce les phrases sexistes entendues par des étudiantes dans les universités françaises.

«Que faites-vous à la fac? Vous feriez mieux de nous faire trois ou quatre gamins!» lance un jour un professeur d’épigraphie latine à une de ses étudiantes. Sans répercussions. Compliqué, lorsque l’on est la seule fille du cours, de répondre ou de s’insurger de cette remarque sexiste. Désormais, grâce à un groupe d’étudiant-e-s de l’université d’Avignon, les étudiantes qui subissent des propos sexistes de la part de professeurs, chargés de TD ou camarades de promotion peuvent témoigner anonymement du sexisme à l’université.

Depuis le mois de décembre, le site «Paye ta fac» recense des témoignages de phrases sexistes entendues sur les campus français. De la blague (très) lourde au harcèlement sexuel pur et simple, les différents propos relevés par le site montre que le sexisme est encore largement présent à l’université.

«T’es un 13 sur 20»: un chargé de TD à une étudiante

«Un bon mariage au sein de la fac peut vous ouvrir de nombreuses portes…» indique par exemple une directrice de mémoire à une étudiante. «Non, mais de toute façon toi, tu n’as pas assez de poitrine et de fesse pour être considérée comme jolie; t’es un 13 sur 20» lance un chargé de TD de l’université de Nanterre à une étudiante, après que celle-ci ait refusé de sortir avec lui. «Y’en a [des femmes] qui aimeraient bien avoir ça trois fois par semaine.» dit encore un enseignant en droit, parlant d’une situation de viol étudiée en cours.

Pour dénoncer ces remarques sexistes, les étudiants de l’université d’Avignon, comme d’autres, se sont inspirés de l’initiative «Paye ta shnek», qui recense des témoignages de harcèlement sexiste dans l’espace public. «On se considère comme un collectif, explique un membre de l’équipe de «Paye ta fac». Nous sommes une trentaine détudiant-e-s d’une même promotion, actuellement en master 2 «Publics de la culture et communication» de l’université d’Avignon.

Une «exposition» des affiches de soirées étudiantes les plus sexistes

Ces étudiants travaillent sur un projet dans le cadre d’un cours sur «la sociologie du genre dans le cinéma». Ils ont été poussés par leur enseignant à travailler sur le sexisme à l’université. «Nous sommes séparé-e-s en plusieurs groupes pour s’occuper des différentes facettes de notre projet» explique l’équipe de «Paye ta fac». Certains travaillent sur «une charte pour l’égalité homme femme destinée aux associations étudiantes», d’autres sur «une exposition des affiches de soirées étudiantes les plus sexistes» et les derniers sur le site.

«On peut penser que l’université reste un lieu privilégié mais on se rend compte que ce n’est pas le cas» indique l’équipe de «Paye ta fac», qui explique être vraiment contente du succès que commence à connaître le site et sa page Facebook. C’était important pour nous, en tant qu’étudiants et étudiantes – notre promotion est majoritairement féminine -de montrer que le sexisme existe à l’université et de permettre à des victimes de pouvoir parler de situations qui sont difficiles à dénoncer».

lefigato.fr

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