Les étudiants victimes d’une fausse bourse d’études au canada : Arnaque à l’université de Bab Ezzouar!

L’escroquerie commence par une note d’information accrochée dans l’enceinte de cette université, elle se poursuit chez un comptable au Bénin et ce pour décrocher une bourse au… Canada! Appréciez-plutôt…

Il y a quelques semaines, une note d’information a créé l’événement parmi des étudiants de l’université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (Usthb) de Bab Ezzouar. Cette note dûment signée par la direction de l’université offrait des bourses d’études au Canada, plus exactement à l’université Laval! Il n’en fallait pas plus pour captiver les étudiants qui voyaient en cela une opportunité à ne pas rater! On se passe alors, le mot. Les adresses mails où doivent être envoyées les demandes d’inscription. Cette bourse était le principal sujet de discussions des étudiants. Les uns après les autres, ils commencent à envoyer leurs dossiers. Les réponses ne tardent pas à tomber! Un mail très bien rédigé parvient aux étudiants où il leur est demandé d’envoyer au plus vite leurs dossiers pour faire partie des heureux élus, avec comme principe, les premiers arrivés seront les premiers servis. Il leur est aussi demandé de compléter leurs dossiers de candidatures par d’autres pièces administratives. Jusque-là rien d’anormal, sauf que la «nota bene» fait douter certains étudiants sur la véracité de cette bourse, même si son affichage a été validé par l’université. «Notez bien que les frais de candidature à la demande de bourse étrangère canadienne s’élèvent uniquement à 69$ US -(Dollars) soit 36.500 XOF – Franc CFA (Uemoa) et doivent être acheminés uniquement par le service de transfert d’argent «Western Union, Money Gram ou Ria» et cela à l’adresse du comptable du bureau de la Mission Résidente Université Laval (Accès Canada) en Afrique de l’Ouest au Bénin soit ci-dessous: Coordonnées du comptable. Nom: OKE. Prénoms: LOUIS. Ville: Pobe. Pays: Benin», est -il écrit à la fin du mail. Alors c’est là où ces étudiants commencent à sentir l’arnaque africaine. «Une bourse pour le Canada dont les frais d’inscriptions doivent être transférés au Bénin. Ce n’est pas normal. Ce n’est d’ailleurs pas normal que l’on demande des frais d’inscription à une bourse. En plus, ils donnent l’équivalent en francs CFA…», s’interrogent les plus avertis. Leurs doutes sont encore plus grands quand ils scrutent les adresses mails par lesquelles les messages sont envoyés. «Ce sont des @outlook.fr ou des @secretary.net ou qu’une université comme celle de Laval, considérée comme une véritable institution doit disposer de mail en son nom et en «. ça»…», soulignent-ils.

Une bourse pour le Canada à payer au…Bénin
«On décide alors de faire un tour sur le site officiel de l’université canadienne et on constate effectivement que ce ne sont pas du tout les mails qui nous ont été fournis ni même les numéros de téléphone. Ces derniers ne fonctionnent même pas», témoignent- ils. «On n’avait plus de doute, c’est une vulgaire escroquerie», précisent-ils. Ces étudiants essayent d’alerter leurs camarades sur cette arnaque. «Mais rien n’y fait. Ils ont vu le cachet de l’Usthb donc de l’université et pour eux ça ne pouvait pas être une arnaque», attestent-ils. Effectivement, on est en droit de s’interroger comment ces escrocs ont réussi à se procurer la griffe de l’université de Bab Ezzouar. L’ont-ils scannée? Un enseignant ou responsable de l’administration est-il tombé dans le panneau, croyant bien faire? En tout cas, beaucoup ont payé le montant demandé, à savoir 69 dollars. Que représente cette somme (12.000 dinars en change parallèle, Ndlr) quand cela permettra de bénéficier d’une bourse au Canada? Certes, individuellement, les pertes restent minimes. Mais quand on connaît le nombre d’étudiants à l’Usthb, sans parler de ceux des autres universités qui ont été informés par leurs amis de cette bourse, on peut dire que ce sont des milliers d’euros qui ont été détournés par ces petits malins, installés au Bénin. Nous avons contacté par téléphone l’université de Laval qui a effectivement confirmé que son nom a été frauduleusement utilisé pour arnaquer des étudiants. «Il n’y a aucun appel à candidatures pour des bourses du genre qui ont été lancées. Tous nos appels à candidatures sont sur notre site officiel», assure un responsable de cette université qui avoue que la même escroquerie avait été signalée il y a quelques mois, au niveau d’autres pays d’Afrique francophone à l’instar du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Ce responsable nous renvoie vers un communiqué du Programme canadien des bourses de la francophonie(Pcbf) qui est «le seul organisme habilité à offrir des bourses d’études au Canada aux pays francophones». Dans son communiqué qui date du mois de janvier dernier, le Pcbf, confirme qu’une arnaque du genre, circule dans les pays africains. En avertissant les éventuelles cibles, le programme canadien des bourses de la francophonie, les invite à ne jamais payer une quelconque somme d’argent à ces arnaqueurs et à ne jamais leur envoyer de documents.

Des arnaques à l’africaine qui prennent de l’ampleur
Les étudiants de l’Usthb ont donc été victimes d’une arnaque à l’africaine dans sa version moderne, avec la crédulité de leur direction qui lui a donné de la crédibilité… Il faut signaler que ces derniers mois, ce genre d’arnaque que l’on recevait habituellement dans nos boîtes mails est en train de nous «appâter» par d’autres moyens, comme cette note à l’université de Bab Ezzouar. Cette histoire nous renseigne sur le fait que certains petits escrocs africains, qui se sont installés en Algérie, ont trouvé un nouveau moyen pour pratiquer, ce qui est appelé l’arnaque à l’africaine. L’été dernier, des citoyens de quartiers chics de la capitale nous avaient signalé avoir reçu des courriers à leurs noms dans leurs boîtes aux lettres, où c’est la femme d’un ex-ministre de la République centrafricaine qui est censée leur écrire! Elle leur annonce d’emblée, que certains de ses contacts en Algérie lui ont donné leurs noms et adresses, du fait qu’ils estimaient qu’elle était une personne de confiance. Cette femme d’un ancien ministre, qui, selon ses dires, son mari a été tué en 2013, lors de la troisième guerre civile qui a frappé le pays, assure que l’objet de sa requête était de l’aider à récupérer une grosse fortune que son mari avait cachée dans la Barclays Bank de Londres. Elle parle de pas moins de 40 millions de dollars, dont elle leur promettra 20% si ces derniers lui venaient en aide. Cette aide n’est autre que 400 euros à remettre à un intermédiaire. «Cela représente les frais pour pouvoir transférer cette cagnotte», justifie-t-elle. Qu’est-ce que 400 euros quand on va gagner 8 millions? Croyez-le ou non, comme avec les étudiants de Bab Ezzouar, certains tomberont dans le panneau. A l’exemple de Nabil, qui lui, a été la proie de l’Internet. Il raconte avoir transféré près de 900 euros via Western-Union à l’un de ces escrocs. Naturellement, son rêve est resté au stade de…rêve! Gare donc à l’arnaque…!

Loterie d’immigration pour le Canada et la France
C’est aussi de l’escroquerie
Attention aux loteries pour l’émigration vers le Canada et la France. Des sites Web sont de plus en plus nombreux à proposer d’émigrer au Canada ou même en France à l’aide d’un programme de loterie, qui n’existe pourtant pas. Ces sites sont promus sur les réseaux sociaux et sont facilement accessibles sur les moteurs de recherche. Ils promettent aux personnes qui souscrivent à cette loterie de s’établir au pays, en contrepartie d’une contribution financière de 150 dollars, voire plus. Parfois relativement bien conçus, ces sites peuvent tromper les profanes du Web et les personnes qui ne connaissent pas les procédures d’immigration. Pour appâter des victimes, les fraudeurs font l’éloge du Canada, vantant généreusement ses systèmes de santé et d’éducation, ainsi que le niveau de vie de sa population. Contrairement à la Green Card américaine, qui donne le droit de résidence aux États-Unis et dont l’octroi est tributaire du hasard de la loterie, au Canada, les immigrants sont choisis. Ils sont sélectionnés sur la base d’un dossier bien étoffé et après vérifications d’antécédents et autres références. La procédure peut prendre quelques années. Et le site pour cette immigration est bien identifié.

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