Le vieillissement serait réversible ? une avancée étonnante dans le domaine

Et si les rides, les cheveux gris et les problèmes qui accompagnent le vieillissement n’étaient plus qu’un lointain souvenir dans quelques années ? Pour ces scientifiques, cela ne fait aucun doute : le processus du vieillissement peut être réversible.

Une nouvelle étude a été publiée ce jeudi 15 décembre dans les lignes de la revue scientifique Cell. Les principaux auteurs sont Juan Carlos Izpisua Belmonte, Alejandro Ocampo, Pradeep Reddy et Paloma Martinez-Redondo du Gene Expression Laboratory au sein du Salk Institute for Biological Studies situé à La Jolla, en Californie (Etats-Unis).

L’équipe à l’origine de cette étude a montré qu’une nouvelle forme de thérapie génique pouvait produire un effet de rajeunissement chez la souris. Résultats ? Une meilleure santé cardio-vasculaire, une colonne vertébrale redressée, une apparence plus “jeune”, une guérison plus rapide en cas de blessure… et une durée de vie prolongée de 30%.

Juan Carlos Izpisua Belmonte – Crédit photo : Salk Institute

Juan Carlos Izpisua Belmonte explique :

“Notre étude montre que le vieillissement n’est pas obligé de fonctionner dans une seule direction. Avec une modulation prudente, il peut être inversé.”

D’après les résultats particulièrement impressionnants de cette étude, les chercheurs pensent que le vieillissement n’est pas simplement une usure physique au fil du temps, mais aussi en partie, voir principalement, le résultat d’une horloge génétique interne.

 

Bien évidemment, les équipes à l’origine de cette étude restent prudents. Une application humaine est encore très lointaine (des dizaines d’années) et ils ne prétendent pas non plus que le vieillissement pourrait être complètement éliminé :

“Notre objectif n’est pas seulement l’extension de la durée de vie, mais surtout l’amélioration de l’état de santé tout au long de la vie.”

En d’autres termes, ce que veulent ces scientifiques, c’est traiter le vieillissement plutôt que de traiter les maladies liées à la vieillesse.

Crédit photo : Salk Institute

La méthode utilisée dans le cadre de ces travaux de recherche consiste à “rembobiner” l’horloge de cellules adultes, comme celles de la peau, des muscles ou d’autres organes.

Une technique qui n’est pas nouvelle mais qui, pour la première fois, a pu être réalisée sans faire revenir celles-ci à l’état de cellules souches.

Les cellules souches sont très puissantes : elles ont la capacité de se multiplier et de se transformer en n’importe quel autre type de cellule. Il s’agit d’une technique déjà testées dans le cadre d’autres travaux de recherche pour fournir des “pièces de rechange” pour les patients. Mais les laisser proliférer au sein d’un organisme adulte augmente drastiquement le risque de cancer.

Dans les lignes du Guardian, Wolf Reik, professeur d’épigénétique au Babraham Institute de Cambridge, explique :

“Avec les cellules souches IPS vous réinitialisez l’horloge de vieillissement et revenez à zéro. Revenir à zéro, à un état embryonnaire, n’est probablement pas ce que vous souhaitez. Alors vous vous demandez : jusqu’où ‘rembobiner’ ?”

Les souris traitées étaient toutes atteintes d’un trouble génétique, la progéria, qui induit un vieillissement accéléré, des dommages au niveau de l’ADN, d’autres nombreux problèmes de santé et une durée de vie considérablement réduite.

A gauche : du tissus musculaire d’une souris âgée non traitée. À droite : du tissus musculaire d’une souris après « reprogrammation. » – Credit photo : Salk Institute

Après six semaines de traitements, les souris traitées étaient visiblement plus jeunes, leur peau et leurs muscles avaient repris du tonus, les dommages au niveau de l’ADN avaient diminué et leur durée de vie avait été prolongée de 30%.

D’après Juan Carlos Izpisua Belmonte :

“C’est la première fois que quelqu’un démontre que la reprogrammation cellulaire chez un animal peut fournir un effet bénéfique en termes de santé et étendre la durée de vie.”

Pour le chercheur, le travail continue et la suite semble logique :

“Nous pensons que des approches chimiques pourraient être utilisées dans des essais cliniques chez l’homme dans les dix prochaines années. (…) Ces produits chimiques pourraient être administrés dans des crèmes ou des injections pour rajeunir la peau, les muscles ou les os.”

Pour les anglophones, voici une vidéo qui présente le travail de Juan Carlos Izpisua Belmonte et de ses équipes :

The Guardian

Check Also

¿Una Nueva Pandemia Más Grave que el Covid-19?: ¿Estamos Preparados?

Si eres ansioso, quizá quieras saltarte las siguientes líneas. Yuen Kwok-yung, un destacado investigador y …