Huit lauréates du Trophée Excellencia gagnent des bourses d’études 2017

Chaque année depuis 2014, les Trophées Excellencia veulent récompenser des femmes engagées dans un secteur économique qui n’en compte que 28% (contre 48% en moyenne dans le reste de l’économie). Son versant étudiant est le plus original puisqu’il offre carrément à une dizaine d’étudiantes une scolarité gratuite dans une école d’ingénierie informatique ou liée au numérique !

En 2017, parmi les généreuses écoles qui se sont penchées sur le berceau des candidates on comptait d’abord six écoles d’ingénieurs, postbac ou post CPGE : EPF Sceaux, Epita, l’ESIEA, ESAIP Ecole d’Ingénieurs de la Salle, IMT Atlantique (Télécom Bretagne)  et Télécom Saint-Etienne.

Nouveauté 2017, une école d’ingénierie informatique, l’EPSI, et deux écoles de management, Grenoble EM et Télecom Management étaient aussi de la partie, ce qui témoigne sans doute de la diversification des métiers du numérique (et des filières qui y mènent).

Le portrait des lauréates 2017

C’est un plaisir chaque année de découvrir une nouvelle brochette de lauréates toutes plus passionnées les unes que les autres par l’innovation technologique. Mais chacune avec sa spécificité : dans le dossier de candidature, chacune doit en effet présenter un projet ou une application numérique sur laquelle elle aimerait travailler… Et en réalité, aucune ne se ressemble.

Tenez, Angéline Fontaine, par exemple, est la lauréate de TEM (Télécom Ecole de Management). Après avoir intégrée l’internat de la Légion d’Honneur, elle a opté pour une spécialisation « Informatique et Sciences du numérique » en terminale.

Son truc, c’est l’entrepreneuriat. Après sa formation en management à Télécom, elle souhaite devenir entrepreneuse… en Corée du Sud. Pour cela, elle compte utiliser l’incubateur de son école pour obtenir le double diplôme avec KAIST, l’Institut Coréen des Sciences et des Technologies.

La lauréate de l’EPSI, l’école d’informatique, est Eléni Spagnol. Son truc à elle, c’est l’alternance, le terrain. Après son bac S, elle a d’abord décroché un diplôme de technicien assistant Informatique et depuis septembre 2016, elle prépare le diplôme de technicien supérieur en réseaux informatiques et télécommunications à Nextadvance Paris dans le cadre d’une alternance au sein de la banque Gresham.

Elle poursuit aujourd’hui ses études afin d’obtenir un bachelor DevOps à l’EPSI de Lille.

 

Catarina De Faria Cristas, lauréate de l’ESIEA : devenir ingénieur cybersécurité

D’origine portugaise, Catarina De Faria Cristas est arrivée en France à l’âge de 11 ans. Elle a dû apprendre le français et cela n’a pas été simple : « En 6ème, je ne comprenais même pas les questions qu’on me posait !’, raconte-t-elle. Mais elle s’accroche et son don pour les maths la sauve. Elle finit son lycée avec 18 de moyenne et intègre une classe prépa option PCSI/PSI au lycée Kléber à Strasbourg.

Sa passion, ce n’est pas seulement l’informatique mais la sécurité de l’information, tellement les révélations d’Edward Snowden l’ont impressionnée. C’est pour cela qu’elle a choisi d’entrer à l’ESIEA, une école d’ingénieurs très en pointe dans la recherche en cybersécurité.

Catarina s’imagine déjà travailler en entreprise comme ingénieur cybersécurité avant d’éventuellement créer une startup. « J’ai du traverser beaucoup d’épreuves, je me suis battue et maintenant, je fais ce qui me plaît ! », dit-elle.

Trophée Excellencia : comment ça marche ?

Pour postuler au Trophée Excellencia, il faut être étudiante et avoir réussi les épreuves de sélection dans l’une des écoles partenaires (à découvrir sur le site de l’événement).
La compétition ne dispense donc pas les candidates des concours et épreuves de sélection classiques pour entrer dans ces écoles.

Pour participer, il faut en plus remplir (entre juin et juillet) un dossier de candidature sur le site www.excellencia.org  en présentant son parcours, sa motivation pour les métiers du numérique et un projet ou sujet sur lequel on aimerait travailler dans l’avenir.

Les lauréates se voient offrir les frais de scolarité par l’établissement qu’elle vise (sur deux, trois ou cinq ans)  et un coaching professionnel gratuit.

– Le Trophée Excellencia est organisé par les associations Femmes du numérique et Pacaline, émanations du grand syndicat professionnel Syntec Numérique. Plusieurs grandes entreprises sont partenaires.

 

Marion Joséphine, lauréate de l’ISAIP : procéder à la transition numérique des hôpitaux

La lauréate de l’lSAIP (école d’ingénieurs du numérique du groupe La Salle) est présentée comme un « parcours atypique ». Tout cela parce qu’après son bac S mention bien Marion Joséphine a tenté médecine… avant de se tourner vers l’ingénierie informatique, le numérique et la création la passionnant depuis l’enfance.

Mais atypique aussi parce que tout n’a pas marché pour elle du premier coup : après avoir échoué au concours PluriPASS, elle a persisté et a fait un semestre de remise à niveau en informatique qui l’a conforté dans son projet.

Son projet ? « J’aimerais procéder à la transition numérique de nos hôpitaux en créant des logiciels d’administration plus en phase avec les besoins du terrain, explique-t-elle. Et aussi des outils informatiques qui couplés à des machines comme des scanners ou des IRM pourraient aider ou faciliter le diagnostic par des lectures d’images ou des objets connectés pouvant automatiser certains traitements et donc soulager les soignants et leur permettre d’accomplir la partie humaine de leur profession. »

Eh bien, au moins, voilà du concret ! A l’ESAIP, Marion compte prendre la majeure transition numérique et va profiter des accords internationaux de l’école pour aller explorer ce qui se fait dans d’autre systèmes de santé. « Ce que j’aime, c’est cette évolution constante, cette capacité à se réinventer en permanence, ce qui fait que le numérique ne nous lassera jamais.

 

Emma Leroy, lauréate d’Epita : inventer une puce pour garder nos souvenirs

Emma, elle, est fan de programmation informatique depuis la seconde. Elle a choisi la filière S, spécialité ISN (Informatique et Sciences du Numérique) et exploré tranquillement toutes les écoles pouvant l’aider à travailler dans ces métiers. C’est le fait de pouvoir travailler sur de nombreux projets et de créer son propre jeu vidéo en 1ère année qui lui a fait choisir EPITA, école d’ingénieurs en informatique en cinq ans. « C’était un peu l’école de mes rêves ! », dit-elle.

Ce qui a séduit le jury, c’et aussi le projet qu’Emma a proposé dans son dossier pour le Trophée : elle aimerait concevoir une petite puce ou carte qui serait implantée dans le nerf optique afin d’enregistrer nos souvenirs en vidéo. Pratique pour se passer les bons souvenirs en boucle ou aider les personnes atteintes de troubles de la mémoire. « Je crois vraiment que cela se fera dans le futur. On peut même envisager faire cela avec des lentilles de contact modifiées. Il me semble d’ailleurs qu’un projet de ce genre est en développement » a dit Emma.

 

Les autres lauréates

– Andréa Viollet est lauréate de Télécom Saint Etienne.
Dès la classe de première, Andréa Viollet choisit l’option sciences de l’Ingénieur ainsi que l’option Informatique et sciences du numérique afin de mettre toute les chances de son côté pour devenir ingénieure. Elle intègre aujourd’hui la première année de CITISE à Télécom Saint Etienne, une formation qu’elle visait depuis le début de la terminale.

– Charlotte Jondet est la lauréate de l’EMSI (Ecole de Management des Systèmes d’information)
Après un bac ES option maths, il lui a fallu une année à l’université en L1 Economie pour découvrir sa passion de l’informatique ; ce qui a débouché sur deux années en DUT Informatique et une troisième année en licence MIAGE (Méthodes Informatiques Appliquées à la Gestion d’Entreprise).
Avec ce bagage technique très riche, elle est intéressée par le management des Systèmes d’information et se verrait bien exceller en tant que chef de projet informatique.

– Eloïse Ropert est la lauréate de l’EPF
Diplômée d’un bac S, Eloïse Ropert s’investit dans des projets associatifs tels que la distribution de produits alimentaires aux sans-abris. Elle se passionne pour les nouvelles technologies depuis toujours et est heureuse de pouvoir intégrer aujourd’hui la filière « Technologie Numérique » proposée par l’EPF.

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