Maggie MacDonnell, du Canada, a reçu son Global Teacher Prize de Sunny Varkey de la Fondation Varkey.
BIOGRAPHIE
Maggie MacDonnell a grandi en Nouvelle-Écosse rurale, et après avoir obtenu son diplôme de Bachelors (licence), elle a passé cinq ans en Afrique subsaharienne, notamment en tant que bénévole, principalement dans le domaine de la prévention du VIH/SIDA. Après avoir obtenu son diplôme de Masters, elle a constaté que son pays commençait à découvrir les décennies de mauvais traitement infligés à la population canadienne indigène, notamment des agressions environnementales et des inégalités économiques et sociales criantes. Elle a donc cherché des opportunités d’enseigner auprès des populations indigènes du Canada, et depuis six ans, elle enseigne dans un village inuit isolé appelé Salluit, dans l’Arctique canadien. Il s’agit du deuxième village inuit le plus au nord du Québec, avec une population de seulement 1300 personnes. L’accès est possible uniquement par voie aérienne, il n’y a pas d’accès par voie terrestre. Les températures hivernales sont de -25°. Il y a eu six suicides en 2015, qui concernaient tous de jeunes hommes entre 18 et 25 ans.
L’enseignement était le moyen idéal de se connecter à la jeunesse et d’avoir la possibilité de comprendre réalité, afin de concevoir des programmes visant à les aider à atteindre leurs objectifs
On constate de graves problèmes d’égalité entre les sexes dans la région inuit de Nunavik, où les grossesses d’adolescentes sont courantes, où ont lieu des violences sexuelles, et où les jeunes filles sont souvent accablées de tâches domestiques considérables. Maggie a donc créé un programme de compétences de base destiné précisément aux jeunes filles, qui a permis une amélioration de 500 % de la participation des filles aux programmes de compétences de base, lesquels étaient jusqu’alors dominés par les garçons. Le programme impliquait notamment d’obtenir 30 000 USD de financement pour préparer des repas chauds pour le village. Elle a également créé un partenariat avec une garderie où les élèves travaillent dans les salles de classe avec du personnel expérimenté. Ceci permet l’obtention de compétences pratiques précieuses et l’amélioration de la compréhension de l’éducation des jeunes enfants. Maggie a également obtenu plus de 20 000 USD pour un programme de nutrition à l’école où les élèves cuisinent des plats sains pour leurs camarades.
Par ailleurs, dans les zones les plus défavorisées et isolées où les ressources sont limitées, les adolescents se tournent souvent vers l’alcool, le tabac et la drogue, entre autres comportements autodestructeurs, pour fuir la réalité. Elle a donc rapidement établi un centre de sport et de remise en forme qui est devenu un point central pour les jeunes et les adultes du village qui adoptent un mode de vie plus sain. Cela permet d’évacuer le stress et d’aider les jeunes à se renforcer physiquement et mentalement.
Toute l’approche de Maggie est basée sur le concept de détourner les élèves des « problèmes » vers des « solutions » grâce à des initiatives telles que les « actes de gentillesse » qui ont amélioré de manière spectaculaire la présence à l’école. On peut citer à titre d’exemple l’établissement d’une cuisine commune, la participation à des formations de prévention du suicide et la randonnée dans les parcs nationaux pour comprendre la protection de l’environnement. En outre, ses élèves, malgré leurs propres difficultés, ont recueilli plus de 37 000 USD pour la prévention du diabète. Maggie joue également le rôle de famille d’accueil temporaire dans le village, y compris pour certains de ses propres élèves.