A Stanford, on n’est pas là pour traîner. Toutes les heures, c’est un déluge de vélos et d’étudiants qui roulent dans tous les sens, à la conquête du cours suivant. L’université a construit des ronds-points pour essayer de donner un sens – giratoire – au désordre, mais mieux vaut attendre que le rush soit passé pour traverser. Le nombre de deux-roues est estimé à plus de 9 000, pour 16 000 étudiants (dont 7 000 en premier cycle). Il est vrai que le campus est immense – 3 310 hectares – et que les élèves n’ont pas de temps à perdre. Le monde de demain les attend.
Les bâtiments portent le nom de leurs géniaux prédécesseurs, les pionniers de l’informatique. Ici, le David Packard. Là, le William Hewlett. En face, le Paul Allen (cofondateur de Microsoft). Le siège de Facebook est à 7 km ; celui de Google, à peine plus loin ; Sand Hill Road, l’avenue des capital-risqueurs, longe le campus. Si la Silicon Valley est la fabrique mondiale à innovations, Stanford est le cœur du réacteur. En ébullition.
Devant l’Ovale, l’ellipse monumentale où aboutit Palm Drive, l’avenue où 166 palmiers des Canaries font une haie d’honneur aux arrivants, les seuls flâneurs sont deux touristes. En arrêt devant un groupe de statues de bronze, des hommes à l’allure de pénitents, la corde autour du cou. « Pas très excitant pour une université », laisse échapper le visiteur, qui n’a manifestement jamais entendu parler d’Eustache de Saint-Pierre.
16 000 étudiants, 19 bibliothèques
Stanford compte la plus grande collection de Rodin après Paris. Les Bourgeois de Calais, donc, Les Portes de l’enfer et Le Penseur, à l’intérieur du Cantor Arts Center. Deux cents œuvres du sculpteur au total, excusez du peu.
Source ; lemonde.fr