Il est impératif de comprendre que le temps joue un rôle essentiel lorsqu’une attaque cardiaque survient, car, selon la Fédération française de cardiologie, plus de 92 % de ces incidents sont fatals en l’absence d’une intervention immédiate. Une étude présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie cette semaine souligne que la capacité à repérer les symptômes d’une crise cardiaque accroît les chances de survie des individus, tant pour les secouristes que pour les personnes qui pourraient être confrontées à cette situation.
Quels sont ces symptômes d’une attaque cardiaque ? Selon les auteurs de l’étude, ces symptômes incluent des douleurs thoraciques, des douleurs qui irradient vers les bras, la mâchoire et le cou, des étourdissements, des sueurs froides, une difficulté à respirer, des nausées, et même une perte de conscience. Les chercheurs se sont penchés sur la corrélation entre la reconnaissance de ces symptômes, la rapidité de l’intervention médicale, et l’évolution de l’état de santé des patients. Ils ont examiné les dossiers de près de 12 000 individus ayant subi une attaque cardiaque, dont 10 623 en avaient eu une seule, et 1 136 en avaient eu plusieurs.
La douleur thoracique s’est avérée être le symptôme le plus largement reconnu d’une attaque cardiaque. Parmi les informations recueillies, les professionnels de la santé ont interrogé les patients sur leur capacité à identifier différents signes d’alerte : douleur thoracique, difficulté à respirer, sueurs froides, douleurs irradiantes vers la mâchoire, l’épaule ou le bras, étourdissements, vertiges, perte de conscience, et maux d’estomac. Les patients qui pouvaient identifier au moins un de ces symptômes étaient classés comme ayant „reconnu les symptômes“, tandis que ceux incapables de le faire étaient regroupés dans la catégorie „non-reconnaissance des symptômes“. En général, un peu plus de la moitié des patients ont réussi à identifier les symptômes d’une crise cardiaque. Notamment, la douleur thoracique a été identifiée par la majorité des patients (92,9 %) comme un symptôme d’un infarctus du myocarde, tandis qu’environ un tiers d’entre eux ont reconnu la difficulté à respirer (32,1 %) et les sueurs froides (31,4 %). La douleur irradiante a été reconnue par un peu plus d’un quart des patients, tandis que seuls 7,5 % ont identifié les vertiges, les étourdissements et la perte de conscience, et seulement 1,3 % ont reconnu des maux d’estomac.
Pour aller plus loin, les chercheurs ont comparé le temps nécessaire pour obtenir un traitement médical et l’état de santé des patients après leur attaque cardiaque, en fonction de leur capacité à reconnaître les symptômes. Environ 57 % des patients ayant correctement identifié les symptômes d’un infarctus du myocarde ont été pris en charge dans les deux heures suivant leur crise, contre seulement 47,2 % de ceux qui n’avaient pas reconnu les symptômes. Les résultats sont frappants : les patients capables de reconnaître les symptômes présentaient un taux de mortalité à l’hôpital nettement plus faible (1,5 %) par rapport à ceux qui ne pouvaient pas identifier les symptômes d’une crise cardiaque (6,7 %), comme l’ont souligné les chercheurs coréens.
De plus, il a été observé que les patients ayant déjà subi plusieurs attaques cardiaques avaient une meilleure capacité à identifier les symptômes par rapport à ceux n’en ayant jamais eu. Cependant, la reconnaissance des symptômes était encore relativement faible dans les deux groupes. Le Dr. Kyehwan Kim, auteur principal de l’étude, et ses collaborateurs estiment qu’il est impératif de lancer des campagnes de prévention et d’information pour sensibiliser davantage le public à la reconnaissance de ces différents symptômes d’une crise cardiaque.