L’Union européenne améliore les conditions de séjour des étudiants et des chercheurs internationaux

D’ici l’été 2018, les conditions de séjour et de travail des étudiants et des chercheurs non européens seront sensiblement améliorées au sein de l’Union européenne. Le Parlement et le Conseil européens ont adopté une directive en ce sens le 11 mai 2016. Son objectif : attirer et fidéliser des talents venus du monde entier.

Ainsi, les étudiants et les chercheurs internationaux pourront, à la fin de leurs études ou de leur contrat, prolonger leur séjour dans leur pays d’accueil. Ils disposeront de neuf mois supplémentaires pour chercher un emploi ou créer une entreprise.

Leur mobilité au sein de l’Union européenne sera également élargie. Un étudiant cambodgien qui suit des cours de psychologie en France pourra, par exemple, séjourner en Italie six mois par an, contre trois mois actuellement. Même logique pour les chercheurs internationaux : ils pourront chaque année travailler six mois dans un autre pays membre de l’Union européenne. Ils pourront également être accompagnés de leur famille dans leurs déplacements.

Dernier bon point : parallèlement à leurs études, les étudiants internationaux pourront travailler jusqu’à quinze heures par semaine, au lieu des dix heures actuelles. De quoi leur permettre de mieux financer leur cursus et de s’intégrer progressivement au marché de l’emploi.

Un enjeu stratégique pour les pays européens

Ces améliorations sont de la plus haute importance pour l’Union européenne. « Cela fait trop longtemps que notre continent s’est recroquevillé sur lui-même, s’est imposé des charges bureaucratiques, a miné ainsi la compétitivité et mis des bâtons dans les roues de ceux qui voulaient créer des entreprises », soulignait le 11 mai 2016 Cecilia Wikström, rapporteuse du dossier au Parlement européen.

La captation des flux d’étudiants internationaux est un élément fort de la stratégie européenne. D’ici 2025, 7 à 8 millions d’étudiants seront en mobilité dans le monde selon l’Unesco. Une opportunité que les pays européens comptent bien saisir pour soutenir leur excellence scientifique et stimuler leurs capacités d’innovation dans le long terme.

D’autres répercussions économiques sont également attendues pour les États membres. En France, en 2014, les étudiants internationaux ont dépensé en moyenne plus de 11 000 euros hors frais d’inscription. Des dépenses quotidiennes au tourisme, en passant par les coûts transports, leur séjour a rapporté 1,6 milliard d’euros, selon une étude réalisée par l’institut BVA.

Près de 300 000 étudiants internationaux ont été accueillis par le système d’éducation supérieure français au cours de l’année universitaire 2014-2015. Un chiffre en augmentation constante : il était de 285 000 étudiants en 2010-2011.

Bandeau : © Novartis

Corps : © Jérémy Barande

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