Selon une étude publiée dans Scientific Reports, la constipation pourrait être un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires et l’hypertension. Les chercheurs de l’université La Trobe ont analysé plus d’un demi-million d’admissions à l’hôpital dans l’État de Victoria, en Australie, et ont découvert que les patients souffrant de constipation étaient presque deux fois plus susceptibles de développer de l’hypertension que les autres.
Bien que la constipation ne soit pas définitivement établie comme une cause directe d’hypertension chez les patients âgés, les experts estiment qu’il existe une connexion plausible. En effet, la constipation provoque des changements dans l’absorption d’eau par l’intestin, des altérations du microbiote et une inflammation, des éléments qui pourraient contribuer au développement de l’hypertension, explique le professeur Chris Sobey, l’un des auteurs de l’étude.
De plus, les patients constipés présentaient un risque accru de subir des événements cardiovasculaires majeurs tels qu’une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC). L’étude, qui a examiné 541 172 patients hospitalisés âgés de plus de 60 ans, a révélé que la constipation était liée à une augmentation de 96 % du risque d’hypertension, ainsi qu’à un risque accru d’infarctus du myocarde, d’AVC et de tous les autres événements cardiovasculaires.
De surcroît, les participants souffrant à la fois de constipation et d’hypertension étaient exposés à un risque d’événements cardiovasculaires plus de cinq fois supérieur à celui des patients ne présentant aucune de ces affections. Ces associations étaient observées de manière similaire chez les hommes et les femmes.
Le professeur Grant Drummond, co-directeur de l’étude, souligne l’importance d’identifier les facteurs de risque non traditionnels des maladies cardiovasculaires. Bien que des efforts aient été faits pour modifier les facteurs de risque habituels des MCV grâce à des interventions sur le mode de vie et des médicaments, ces événements restent responsables de 32 % des décès dans le monde, dont 85 % sont dus à des crises cardiaques ou des AVC. Il insiste donc sur la nécessité de développer des stratégies pour remédier à ces risques non conventionnels afin de réduire davantage la morbidité et la mortalité associées à ces maladies.