Khadija, une jeune fille de 17 ans, a été kidnappée, violée, torturée et tatouée de force pendant plus d’un mois par un gang d’une dizaine d’hommes à Oulad Ayad, dans la région de Beni Mellal, rapportent plusieurs sites locaux. Au moins dix hommes, dont le propriétaire de la maison où la jeune femme a été séquestrée, auraient été arrêtés par la police, mais d’autres seraient encore recherchés.
La jeune fille a été interviewée à visage couvert par Chouf TV à qui elle a raconté l’enfer qu’elle a vécu, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Ses ravisseurs l’ont violée, torturée, coupée à l’aide d’objets tranchants et tatouée de diverses sortes de symboles, dessins et insultes, dont une croix gammée. Ils ont également brûlé sa peau avec des mégots de cigarettes, comme l’attestent plusieurs photos diffusées sur les réseaux sociaux.
“Mon père leur avait dit de me libérer et il leur a promis de ne rien dire aux autorités. Mais c’est moi qui ai tout dit aux gendarmes. Je veux la justice et qu’ils paient pour ce qu’ils m’ont fait”, a-t-elle indiqué. “J’ai essayé de m’échapper plusieurs fois, mais j’ai été rattrapée et battue. Ils m’ont torturée, ils ne m’ont pas donné de nourriture ni de boisson, et ils ne m’ont même pas permis de prendre une douche”.
L’affaire n’aurait été signalée à la police qu’après la libération de la victime par les suspects alors qu’elle avait disparu depuis un mois. L’Association Tahadi pour l’égalité et la citoyenneté, présidée par Bouchra Abdou, a décidé de se porter partie civile dans cette affaire.
Selon un communiqué publié mardi 21 août sur la page Facebook de la militante associative, l’association, qui fournira un avocat et une aide psychologique à la jeune fille, a condamné “ces pratiques barbares et les actes de violence sous toutes leurs formes”, et a appelé les parties concernées à “renforcer les sanctions contre les auteurs de ce crime grave en tenant compte de la santé, notamment psychologique, de la victime”.
L’association a également appelé à “tirer la sonnette d’alarme sur l’avenir de nos filles et de nos femmes”, rappelant la récente adoption de la loi 103-13 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la nécessité de sensibiliser tout le monde, notamment à travers les médias, à ces formes de violences faites aux femmes.
Selon Alyaoum24, le tribunal pénal de Beni Mellal a prévu l’ouverture du procès des suspects le 6 septembre.