Évaluation du risque d’émergence de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans le sud de la France. UNIVERSITE PASCAL-PAOLI (CORSE)

France
Publié il y a 9 mois

Description

Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHFV) [genre Orthonairovirus, famille Nairoviridae, ordre Bunyavirales), est transmis principalement par les tiques affectant hommes et animaux. La maladie passe presque inaperçue chez les hôtes animaux mais peut provoquer chez l’homme une fièvre hémorragique grave. Actuellement le virus circule en Afrique, en Asie et en Europe de l’Est. Depuis 2016, l’Espagne est confrontée à des cas humains, dont certains mortels, qui ont montré que le CCHFV circulait à bas bruit en Europe du Sud. Cette situation nous a incités à construire un projet pour une meilleure connaissance du CCHFV avant l’apparition de cas humains, c’est-à-dire dès les premiers stades d’’endémisation, afin d’en comprendre les mécanismes et de contribuer à l’atténuation et au contrôle des risques sanitaires associés à ces stades précoces. La présence du vecteur connu Hyalomma marginatum et la découverte récente de H. lusitanicum dans le sud de la France ont motivé la localisation de l’étude dans le sud de la France continentale et en Corse. Le risque d’émergence de la CCHF en France augmente donc du fait de : i) l’établissement de H. marginatum et H. lusitanicum dans le sud de la France ; ii) des preuves croissantes d’animaux domestiques et sauvages séropositifs, ainsi que iii) de l’apparition de cas humains de CCHF en Espagne au cours des dernières années.

La description récente de ruminants possédant des anticorps anti-CCHF en Corse et sur le continent en France, en absence de cas humains diagnostiqués, peut s’expliquer par plusieurs scénarios qui ne s’excluent pas mutuellement. Un premier scénario suppose que le CCHFV a déjà été introduit en France et qu’il circule à bas bruit chez les tiques et les vertébrés en Corse et dans le sud de la France. La transmission du CCHFV dépend de l’exposition des animaux et des humains (hôtes accidentels du CCHFV) aux tiques vectrices et du degré d’infection de ces tiques par le virus. Ces deux paramètres peuvent être influencés par divers facteurs biotiques et abiotiques non contrôlés et non surveillés liés à l’hôte et son environnement (e.g. démographie, sensibilité à l’infection virale, comportements à risque, pratiques d’élevage, habitat et climat), qui peuvent survenir indépendamment ou conjointement selon la zone géographique. Un deuxième scénario suppose la circulation locale d’un virus suffisamment proche du CCHFV pour donner des sérologies positives chez le bétail, mais ne présentant pas de pathogénicité humaine, ce qui n’exclut pas le risque d’introduction du CCHFV à partir des pays endémiques vers la France. Dans ce contexte, l’évaluation de la situation épidémiologique est urgente, afin de comprendre la probabilité d’endémicité et les facteurs d’émergence du CCHFV dans la population humaine. La prévention et le contrôle de cas humains de CCHF nécessite de comprendre et de quantifier les processus d’émergence à l’interface animaux/tiques, ainsi que la manière dont les humains sont exposés. Grâce à une approche multidisciplinaire « One Health », alliant les sciences sociales, l’épidémiologie, la médecine, l’écologie, l’ornithologie, l’acarologie et la virologie, le projet ARCHE vise à comprendre les déterminants de l’émergence du CCHFV dans différentes régions du sud de la France où des animaux séropositifs ont été détectés.

Les différentes parties permettront : (i) d’identifier les multiples facteurs favorisant à la fois l’émergence et les risques de transmission, (ii) d’améliorer les méthodes de détection du CCHFV et d’estimer la circulation de ce virus et d’autres orthonairovirus, (iii) de modéliser la dynamique de transmission du CCHFV, (iv) de co-construire et de diffuser des actions préventives grâce à des approches socio-écologiques et de sciences participatives. Le projet est conçu à travers six work packages complémentaires intégrés et implique 11 équipes de chercheurs reconnues internationalement et disposant de l’expertise interdisciplinaire requise.

Le doctorant sera impliqué dans les objectifs 1 et 2.

Offre financée

Type de financement
INSERM, Région

Dates

Date limite de candidature 20/04/24

Durée36 mois

Date de démarrage01/10/24

Date de création29/03/24

Langues

Niveau de français requisB2 (intermédiaire)

Niveau d’anglais requisB2 (intermédiaire)

Possibilité de faire sa thèse en anglais

Divers

Frais de scolarité annuels0 € / an

Responsable

Docteur Alessandra FALCHI

Contact

Docteur Alessandra FALCHI

 falchi_a@univ-corse.fr

Caractéristiques de l'emploi

Catégorie emploiDoctorat

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