Pourrons-nous un jour devenir immortels ?

 

Déjouer la mort, c’est un pari que les scientifiques tentent de relever depuis une éternité. Les alchimistes du Moyen-Age, et avant eux, les scientifiques de la Grèce antique, attribuaient ainsi à l’hypothétique pierre philosophale la capacité de prolonger la vie humaine au-delà de ses limites. Des siècles plus tard, le secret de l’immortalité n’est toujours pas levé, mais les chercheurs du monde entier s’emploient autant à trouver le moyen d’éradiquer les maladies mortelles qu’à tenter de contrer les effets du vieillissement cellulaire. À la lumière des dernières avancées en la matière, se peut-il que l’être humain soit un jour immortel ?

Le rajeunissement par la reconfiguration cellulaire a récemment fait fantasmer des milliardaires comme Jeff Bezos , l’ex-CEO d’Amazon , ou le magnat russe Yuri Milner, probablement en quête d’immortalité .

Trois milliards de dollars ont ainsi été levés par la société de biotechnologie Altos Labs, fondée par Milner et lancée officiellement le 19 janvier 2022, attirant les plus éminents scientifiques dont le Japonais Shinya Yamanaka, découvreur de la reprogrammation cellulaire, mais aussi Juan Carlo Izpisua Belmonte du Salk Institute for Biological Studies de La Jolla. L’objectif officiel est de « transformer la médecine par la programmation du rajeunissement cellulaire ». Bezos a investi massivement dans l’entreprise.

Forte de l’expertise de ces scientifiques de haut niveau, la biotech Altos Labs aimerait étendre le rajeunissement cellulaire à la revitalisation de l’ensemble du corps, afin de prolonger la vie humaine.

Qu’y a-t-il derrière cette technique ? Où en sommes-nous réellement ?

Quelles sont les implications pour la santé humaine ?
Les cellules humaines ont une durée de vie programmée et leur principale caractéristique est de se diviser de manière contrôlée pour assurer la survie de nos tissus et organes. Une cellule vieillissante ou en état de sénescence est une cellule qui ne se divise plus et qui sera éliminée par apoptose (mort cellulaire).

Telle est la vie…
Mais, en 2006, les travaux du prix Nobel de médecine 2012 , le chercheur japonais Shinya Yamanaka, ont ouvert des champs de recherche jusqu’alors impensables, basés sur la possibilité de rajeunir nos cellules. L’introduction de quatre gènes spécifiques dans le génome de toute cellule adulte (cellules de la peau ou du sang par exemple) provoque son rajeunissement à un stade embryonnaire que l’on appelle cellule souche pluripotente induite et que l’on appellera cellule souche induite pour simplifier.

La cellule souche ainsi induite retrouve les propriétés pluripotentes des cellules souches embryonnaires, c’est-à-dire qu’elle peut se différencier en tout type de cellule adulte, par exemple un neurone, une cellule cardiaque ou une cellule épithéliale. Cela suggère qu’à l’avenir, il sera possible de réparer ou de fabriquer tout type d’organe ou de tissu à partir de ces cellules souches induites.

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À l’avenir, il sera possible de réparer ou de fabriquer tout type d’organe ou de tissu à partir de ces cellules souches induites.
Les premiers essais de réparation de tissus à partir de cellules épithéliales rétiniennes issues de la différenciation de cellules souches induites ont été réalisés avec succès au Japon pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Pionnier dans ce domaine, le Japon a mis en place une banque de cellules souches induites caractérisées immunologiquement qui correspondent à chaque type immunologique d’un receveur potentiel afin d’éviter le rejet de ce traitement cellulaire. Dans ces premiers essais de médecine régénérative, des cellules épithéliales saines ont été obtenues par différenciation de cellules souches induites humaines présentant une compatibilité immunologique optimale avec le patient receveur. Malgré ces premiers essais prometteurs, nous ne sommes qu’à l’aube de l’utilisation des cellules souches induites en médecine régénérative pour traiter des tissus plus complexes que l’œil, comme le cœur, le cerveau ou le pancréas.

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