Post-doctorat en écologie des communautés benthiques d’ouvrages éco-conçus

France
Publié il y a 1 mois

Brest – Bretagne – France

Terre, univers, espace

23/04/2024

Recherche et Développement

Employeur

L’Ifremer

Reconnu dans le monde entier comme l’un des tout premiers instituts en sciences et technologies marines, l’Ifremer s’inscrit dans une double perspective de développement durable et de science ouverte. Il mène des recherches, innove, produit des expertises pour protéger et restaurer l’océan, exploiter ses ressources de manière responsable, et partager les connaissances et les données marines afin de créer de nouvelles opportunités pour une croissance économique respectueuse du milieu marin.

Présents sur toutes les façades maritimes de l’hexagone et des outremers, ses laboratoires sont implantés sur une vingtaine de sites dans les trois grands océans : l’océan Indien, l’Atlantique et le Pacifique. Pour le compte de l’Etat, il opère la Flotte océanographique française au bénéfice de la communauté scientifique nationale. Il conçoit ses propres engins et équipements de pointe pour explorer et observer l’océan, du littoral au grand large et des abysses à l’interface avec l’atmosphère.

Ouverts sur la communauté scientifique internationale, ses 1500 chercheurs, ingénieurs et techniciens font progresser les connaissances sur l’une des dernières frontières inexplorées de notre planète ; ils contribuent à éclairer les politiques publiques et à l’innovation pour une économie bleue durable. Leur mission consiste aussi à sensibiliser le grand public aux enjeux maritimes.

Fondé en 1984, l’Ifremer est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), dont le budget avoisine 240 millions d’Euros. L’institut est placé sous la tutelle du ministre chargé de la recherche, du ministre chargé de la mer et du ministre chargé de l’environnement.

Poste et missions

L’équipe du LEBCO (ca. 15 chercheurs et ingénieurs, 5 techniciens) travaille à la compréhension des patrons spatiaux de biodiversité des habitats benthiques côtiers. Avec des approches pluridisciplinaires, l’équipe cherche à comprendre les processus naturels et les impacts anthropiques qui structurent les communautés de substrats meubles et durs.

 

Au sein de l’équipe, la personne recrutée travaillera en étroite collaboration avec Antoine Carlier, Amelia Curd  et Gabin Droual.

 

Missions principales
Face à l’urbanisation croissante de l’environnement marin côtier, les habitats naturels régressent, et au vu de la faible capacité des structures artificielles à les remplacer, des solutions d’éco-ingénierie sont proposées pour tenter d’améliorer l’état écologique des zones aménagées (Firth et al., 2016).

La connaissance scientifique de l’éco-ingénierie des digues portuaires est disparate et manque cruellement de suivis multidisciplinaires à long terme (Firth et al., 2020). Si la plupart des travaux ont mis en évidence que les structures éco-conçues fournissent généralement des conditions propices au développement de communautés fixées diversifiées, le temps nécessaire pour que l’assemblage des récifs artificiels atteigne un état d’équilibre écologique dit « climax » est souvent long, compris entre 5 et 20 ans (Susperregui et al., 2009 ; Sedano et al., 2019 ; Taormina et al., 2020). Par ailleurs, les structures portuaires sont aussi connues pour abriter et disséminer des espèces non-indigènes (Ulman et al., 2017), parmi lesquelles certaines peuvent prospérer, voire même devenir invasives si toutes les conditions sont réunies (Molnar et al., 2018). Toutefois, la dynamique d’installation de ces espèces invasives dépend du contexte écologique du lieu d’accueil, et après installation, leur abondance peut décroître avec le temps au profit des espèces indigènes par un processus de succession écologique (Taormina et al., 2020). Tout ceci met en évidence un manque de connaissance et de bases théoriques aux activités de restauration et de compensation en milieu marin côtier.

Dans le cadre de la construction du nouveau polder du port de Brest destiné à accueillir les industriels du secteur des énergies marines renouvelables (EMR), la région Bretagne s’est engagée à intégrer des dispositifs d’écoconception dans ses ouvrages (Setec In Vivo, 2016), avec l’objectif d’accroitre la biodiversité de la digue. Ainsi, des cuvettes intertidales artificielles en béton (ci-après écoblocs) ont été conçues et installées au printemps 2019. Au total, 100 écoblocs sont répartis sur une digue de 900 m de long, à trois hauteurs différentes dans la zone de marnage (-2m, -5m et -8m).

Dans ce contexte, le LEBCO est impliqué dans le projet européen CLIMAREST (https://climarest.eu/ 2022-2025) qui vise à développer, et à tester sur différents sites Atlantique (dont la rade de Brest), des outils de restauration écologique. Ce projet cherche à promouvoir des initiatives de restauration durable, en établissant des ponts entre les acquis de la recherche académique et les acteurs privés de la restauration des milieux marins. Le LEBCO propose donc un protocole de suivi de la biodiversité benthique des écoblocs de la digue du polder EMR de Brest, afin de répondre à la question de la « plus-value écologique » de ces structures. Après une phase d’optimisation du protocole, l’équipe a débuté ce suivi à long terme en automne 2021, avec une fréquence de deux campagnes d’acquisition de données par an.

 

 

Activités principales
 

 

Le LEBCO recherche un(e) chercheur(e) en postdoctorat motivé(e) et disponible pour travailler avec l’équipe  encadrante, et répondre aux objectifs suivants :

 

1 – Caractériser la biodiversité benthique (flore et faune fixées[1]) associée aux écoblocs, et déterminer les variations spatiales et temporelles (2021-2024) des communautés benthiques associées aux écoblocs ;

 

2 – Déterminer l’influence relative des facteurs environnementaux (exposition à la houle, niveaux bathymétriques, température, lumière) sur ces changements de biodiversité.

 

3 – Caractériser  et quantifier la présence des espèces non-indigènes (ENI) dans les écoblocs et déterminer les variations spatiales et temporelles des ENI (influences relatives des vecteurs d’introduction liées aux activités portuaires adjacentes ; dynamique de colonisation) ;

 

4 – Afin d’analyser les toutes premières phases de recrutement sur les écoblocs, dans la mesure où cela n’a pas pu être réalisé juste après leur installation au printemps 2019, nous proposons une expérimentation de défaunation d’un nombre limité d’écoblocs sur 2 niveaux bathymétriques (haut, moyen), suivi d’un recensement à haute fréquence (mensuelle, puis bi-mensuelle) de la biodiversité benthique.

 

 

Taches spécifiques

  • Organiser et participer à l’expérience de défaunation des écoblocs, et mettre en place le programme de suivi « haute fréquence » mensuelle (printemps-été 2025);
  • Organiser et participer à la campagne d’acquisition de données in situ (septembre 2025) ;
  • Analyser les données des « Rapid Assessment Surveys » (RAS) réalisés depuis l’automne 2021 (3 années x 2 saisons déjà disponibles) ;
  • Analyser les données de température et lumière acquises in-situ depuis l’automne 2021.

 

Champs relationnel
 

  • En interne : échanges entre l’unité Littoral (LER-PAC) et DYNECO
  • En externe : Les partenaires du projet CLIMAREST, notamment SeaBoost, coordinateur du site de démonstration français.

 

Le LEBCO s’appuie sur des collaborations externes avec les principaux laboratoires spécialistes des communautés benthiques spécifiques aux zones portuaires au plan national (i.e. Station Biologique de Roscoff) et international (i.e. Louise Firth, UCC).

 

 

[1]     Le princial effort d’identification est mis sur la faune ; la flore n’est souvent décrite que par morphotype.

Mobilité géographique :

Internationale

Profil

Pour être éligibles, les candidats doivent avoir obtenu leur doctorat  en écologie / sciences naturelles / analyses statistiques au cours des trois dernières années.

Compétences mises en œuvre

Compétences techniques / métiers

  • Bonnes connaissances en écologie des communautés benthiques côtières ;
  • Bonnes connaissances en taxonomie des invertébrés marins ;
  • Capacités rédactionnelles et bon niveau d’anglais (oral mais surtout écrit) ;
  • Compétences en analyse de données et séries temporelles.

Qualités personnelles

  • Aptitude et intérêt pour le travail de terrain (y compris sur enrochements difficile d’accès) ;
  • Dynamisme et autonomie ;
  • Organisation et traçabilité

Conditions de travail

  • Temps plein

Toutes nos candidatures sont traitées via notre site carrière. Pour plus de renseignements sur le poste, envoyez votre mail à antoine.carlier(at)ifremer.fr ET amelia.curd(at)ifremer.fr

Caractéristiques de l'emploi

Catégorie emploiPostdoctoral

Postuler en ligne

Check Also

Collège suédois d’études avancées (SCAS) – Le programme général de bourses

Programme et critères d’éligibilité Le Swedish Collegium for Advanced Study (SCAS) propose un programme général …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *