L’incroyable capacité des lézards à régénérer leur queue ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour le traitement de l’arthrose

Des scientifiques, en plongeant profondément dans les mystères de la régénération, ont mis en lumière les éléments clés qui pourraient révolutionner notre approche de cette maladie dégénérative. Les lézards, parmi les rares créatures vertébrées à réaliser cette prouesse, ont le pouvoir de régénérer leur cartilage sans qu’il ne se transforme en os. Cette compétence leur permet de faire repousser leur queue en cas de perte. Les chercheurs de l’université de médecine de Keck ont découvert deux types de cellules essentielles dans ce processus extraordinaire et ont réussi à initier le processus de régénération cellulaire, ouvrant ainsi des portes inédites vers de possibles traitements pour l’arthrose. Les résultats de leurs recherches ont été consignés dans la prestigieuse revue scientifique Nature Communications.

Le phénomène mystérieux de la repousse de la queue chez les lézards ne cesse de fasciner. Face à un danger imminent, le lézard a la capacité de se débarrasser de sa queue, qui peut ensuite repousser. « Il s’agit d’une sorte de super-pouvoir propre aux lézards. Ils peuvent restaurer des quantités importantes de cartilage, qui demeure cartilage et ne se transforme pas en os », explique Thomas Lozito, le premier auteur de l’étude, dans un communiqué de presse. En effet, la majeure partie de leur structure squelettique est composée de cartilage.

Jusqu’à ce jour, les chercheurs avaient du mal à percer les mystères des cellules et des signaux impliqués dans ce processus extraordinaire de régénération. Cependant, ils savaient que cette repousse n’était pas sans conséquence pour l’animal, car elle engendre un stress oxydatif chez le lézard. Une nouvelle étude s’est donc penchée sur les mécanismes cellulaires à l’œuvre dans l’espoir de traduire et d’appliquer cette capacité de régénération du cartilage chez les êtres humains.

Pour ce faire, les chercheurs ont scruté les changements dans l’activité génétique au sein de certaines cellules. Parmi les cellules qui montraient une variation particulièrement marquée dans l’expression de leurs gènes, se trouvaient les fibroblastes et les septoclastes. « Ces deux types de cellules collaborent étroitement et forment les bases du processus de régénération », analyse l’auteur. D’un côté, les fibroblastes participent à la construction du tissu, tandis que les septoclastes, des cellules immunitaires, inhibent la cicatrisation excessive (fibrose), permettant ainsi la repousse de la queue.

Cependant, une question persiste : est-il possible d’induire ce phénomène de régénération dans d’autres parties du corps que la queue ? Les biologistes ont entrepris d’encourager la reconstruction du cartilage dans les pattes des lézards, qui, contrairement à la queue, ne repoussent pas naturellement. Les résultats ont été impressionnants : en implantant des septoclastes, les pattes ont effectivement commencé à se régénérer. Même si ces premiers résultats sont prometteurs, la clé pour comprendre les mécanismes sous-jacents de la régénération réside dans l’étude de l’ARN de ces cellules, car il joue un rôle crucial dans le transport de l’information génétique et la promotion de la croissance cellulaire. Les prochaines recherches pourraient apporter une compréhension plus profonde de la communication entre cellules et ainsi ouvrir la voie à des expérimentations d’implantation de septoclastes chez des mammifères, en commençant peut-être par les souris, dans le but d’induire chez elles la capacité à produire du cartilage. Ces avancées pourraient éventuellement débloquer des solutions innovantes pour le traitement de l’arthrose, qui continue d’affecter des millions de personnes à travers le monde.

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